Jojo’s Bizarre Adventure – Saison 6 – Stone Ocean

Victime d’un complot et manipulée par son avocat, Jolyne Kujo se retrouve incarcérée dans le pénitencier de Green Dolphin, en Floride. Elle va vite comprendre que le responsable de sa situation actuelle se trouve lui-aussi dans l’enceinte de la prison, et cherche à travers elle à atteindre son père : Jotaro Kujo.

Titre Original : Jojo’s Bizarre Adventure – Sutôn Ôshan
Titre Français : Jojo’s Bizarre Adventure – Saison 6 – Stone Ocean
Auteur : ARAKI Hirohiko
nbr. volumes en France : 17
nbr. volumes au Japon : 17
Année de Parution : 2000
Editeur : Tonkam

L’éditeur Tonkam n’a pas de chance. Qu’il ait repris la publication de Jojo’s Bizarre Adventure à la suite de J’ai Lu, c’est une excellente chose. Qu’il ait commencé par sortir les arcs inédits de la série, cela se comprend même si cela revenait à se couper d’une partie du lectorat, celui attendant une réédition des premiers tomes. Malheureusement pour eux, il s’avère qu’avec Golden Wind puis Stone Ocean, ils ont eu coup sur coup les deux plus mauvais arcs de la série. Non pas qu’ils soient mauvais-mauvais – encore que, cela dépend des moments – mais ils sont juste inférieurs au reste, et ne possèdent pas autant d’arguments que les autres arcs afin d’attirer de nouveaux lecteurs.
Stone Ocean part tout-de-même avec un avantage : celui d’être abordable sans connaitre la licence, l’héroïne ayant tout à apprendre sur les Stands et la généalogie de son illustre famille. Est-ce que, pour autant, je recommanderais ce manga pour découvrir cet univers ? Sûrement pas, et encore moins maintenant que les publications de Stardust Crusaders et de Steel Ball Run ont commencé.

Cet arc part sur deux originalités. La première, c’est qu’il se déroule dans une prison. Mais ne vous inquiétez pas : dans la mesure où le mangaka nous a expliqué depuis longtemps que les manieurs de Stand s’attiraient les uns les autres, cela justifie qu’il puisse en dissimuler des dizaines parmi les détenus et le personnel pénitencier. Ce alors que ces pouvoirs sont censés être exceptionnellement rares.
L’autre originalité, c’est que nous avons enfin une femme dans le rôle titre ! Alors c’est marrant, dans la mesure où Stardust Crusaders partait du principe qu’une femme n’avait pas l’esprit de combat suffisamment affuté pour manier un Stand, même si elle faisait parti de la famille Joestar/Kujo. Mais ça, c’est du passé. Le sexe de l’héroïne n’aura finalement pas tant d’importance que cela, sinon qu’elle tombera plus ou moins amoureuse d’un autre manieur. Son comportement ne diffère pas spécialement des autres héros de la série, car quand il s’agit de protéger sa vie, elle a du répondant et du sang-froid. Enfin si, le sexe du personnage principal aura tout-de-même un impact : désormais, tout le monde porte des noms de marque de fringues. Oui, je sais, c’est caricatural.

Les qualités de Stone Ocean sont globalement les mêmes que pour Golden Wind : le mangaka sait mettre en scène ses combats, et il possède un don quand il s’agit de créer des pouvoirs originaux, avec leurs forces et leurs faiblesses. Malgré toutes ces années, il a encore une foules d’idées et arrive à imaginer des facultés inventives, plus ou moins puissantes, et répondant à des règles précises.
Seulement, Stone Ocean souffre aussi des mêmes défauts, voire les exacerbe par rapport à l’arc précédent. Aussi intéressants que soient leurs pouvoirs, tous les protagonistes ne débordent pas de charisme, loin de là. L’héroïne s’en sort avec les honneurs, par contre le boss de fin – qui intervient dès le début de l’histoire – manque cruellement d’impact une fois sa véritable identité dévoilée. Pour ne rien arranger, il se repose sur un plan hermétique au possible, qui peine à générer suffisamment d’enjeux une fois que Jolyne a réglé les problèmes liés à son père.

Surtout, toujours en ce qui concerne les défauts, nous retrouvons le même schéma ultra-basique : l’héroïne et/ou ses alliés tombent sur un nouvel ennemi, il leur faudra 6 ou 7 chapitres pour s’en débarrasser, et nous passons au suivant. Ainsi, dès que nous n’arrivons pas à accrocher à un de ces affrontements, cela influe de manière négative sur la qualité de notre lecture ; et si nous répétons cette situation plusieurs fois, cela la rend même déplaisante. Or, j’ai trouvé les combats dans l’ensemble moins agréables à suivre que précédemment, et le scénario avance lentement tant que l’héroïne reste prisonnière ; ils ne donnent que très rarement l’impression qu’ils feront réellement progresser l’intrigue, ainsi l’envie peut devenir grande de les zapper purement et simplement pour vérifier si le suivant apportera quoi que ce soit de neuf, et non un obstacle de plus.

Je suis probablement un peu méchant envers Stone Ocean, car ce manga n’est objectivement pas si mauvais que cela. Seulement, c’est du Jojo’s Bizarre Adventure ; et par rapport à l’aura de cette série, par rapport à la grande qualité de certains arcs, celui-ci ne tient pas la comparaison une seule seconde. C’est triste à dire, mais il faut aussi savoir reconnaitre qu’un mangaka puisse souffrir d’un coup de moins bien. Quand je compare à ce qu’il a pu écrire juste après – le début de Steel Ball Run – c’est le jour et la nuit en matière d’intensité, de situations jouissives, et de personnages charismatiques.
Je ne dirai pas que Stone Ocean est un arc bon à jeter, mais je tiens aussi à être clair sur un point : si vous souhaitez commencer Jojo’s Bizarre Adventure – ce que, vous l’aurez compris, je vous encourage à faire – ce n’est certainement pas l’arc rêvé, car il n’est pas représentatif de son potentiel, et ne justifie pas le statut d’œuvre culte qui l’entoure. Par contre, plus tard, vous jugerez probablement cet arc, comme tous les autres, comme un passage obligé. Mais en attendant, jetez plutôt un coup d’œil à Stardust Crusaders.

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